Le président de la Cour constitutionnelle, Dieudonné Aba'a Owono, a officialisé les résultats du référendum du 16 novembre, qui a été marqué par un soutien écrasant au projet de Loi fondamentale : 91,64 % des votants se sont prononcés en faveur. Ce chiffre, bien que révélateur d’une large adhésion, cache des nuances importantes. En effet, une analyse minutieuse des opérations de vote a permis de rectifier le résultat initialement annoncé par le ministre de l'Intérieur. Ainsi, le soutien au "Oui" a été ajusté à la baisse de 0,16 point, tandis que le "Non" a vu son taux augmenter à 8,36 %.
La régularité du scrutin ne semble pas avoir été remise en question, aucun recours n’ayant été déposé dans les délais impartis. Les juges ont mené un travail rigoureux, scrutant les Procès-verbaux des 2 892 bureaux de vote, confirmant ainsi la sincérité des opérations. Toutefois, les ajustements des résultats révèlent une participation électorale de 54,18 %, en hausse par rapport aux chiffres préliminaires, ce qui entraîne un taux d'abstention de 45,82 %.
Les résultats dans les représentations diplomatiques restent conformes aux annonces précédentes, avec un "Oui" à 61,06 % et un "Non" à 38,94 %. Sur le plan géographique, les provinces du Woleu-Ntem et de la Nyanga se distinguent par un soutien massif avec des taux de 98,24 % et 97,09 %, alors que l'Estuaire et l'Ogooué-Maritime affichent des scores nettement inférieurs, autour de 83,5 %.
Cette proclamation des résultats marque une étape cruciale dans le processus de retour à l'ordre constitutionnel. Selon le calendrier de la Transition, les élections générales à venir (présidentielles, législatives et locales) devraient mettre fin à la période d'exception qui prévaut actuellement. Cependant, la hausse des taux d'abstention et les ajustements des résultats posent des interrogations sur la légitimité du scrutin et la représentativité des voix exprimées.
Les autorités doivent maintenant veiller à ce que le processus électoral futur soit perçu comme transparent et inclusif, afin d'encourager une participation électorale plus élevée et de renforcer la confiance des citoyens dans les institutions. La route vers une démocratie consolidée nécessite des efforts continus pour assurer une représentation équitable et un engagement actif des électeurs dans les affaires publiques.