Au troisième jour de la campagne pour le référendum sur la nouvelle Constitution gabonaise, prévu le 16 novembre prochain, Mouila, chef-lieu de la province de la Ngounie, ne montre toujours pas les signes d'une ville mobilisée. Aucune affiche des partisans du "oui" ou du "non" n'ornent encore les rues, et les acteurs des deux camps demeurent discrets en ce début de matinée. Cependant, la situation évolue rapidement. Des véhicules de luxe affluent vers le Lac Bleu, un établissement hôtelier clé de la commune, où se tient une réunion stratégique de la coordination provinciale du "oui", dirigée par Guy Bertrand Mapangou.
La gérante de l'hôtel, tout sourire, annonce que « toutes les chambres ont été réquisitionnées » pour accueillir les ministres et les responsables politiques venus soutenir le projet. Des réunions se poursuivent pour assurer la logistique nécessaire aux déploiements sur le terrain, incluant ressources financières et matériel promotionnel. Mapangou appelle à une stratégie de proximité, incitant chaque niveau de coordination à se rapprocher des électeurs.
Ce weekend s'annonce donc crucial pour les partisans du "oui", notamment dans les arrondissements de Mouila, où Serge Maurice Mabiala et Biendi Maganga Moussavou se préparent à intensifier leurs efforts de sensibilisation. En revanche, les partisans du "non", dirigés par l'ancien vice-président Pierre-Claver Maganga Moussavou, semblent en retrait, certains restant à Libreville. Leur arrivée est attendue ce weekend, afin de mobiliser leurs soutiens contre le texte.
Dans les bureaux des commissions électorales, l'ambiance est marquée par des échanges cordiaux entre le gouverneur Francis Oyinamono et les délégations venues de la capitale. Alors que la liste électorale est attendue, l'atmosphère s'épaissit et les tensions montent à l'approche d'un référendum qui s'annonce déterminant pour l'avenir politique du Gabon.