En Afrique de l’Ouest et du Centre, la naissance demeure un défi majeur, non seulement pour les mères, mais surtout pour les nouveau-nés.
Chaque année, 4,8 millions d’enfants n’atteignent pas leur cinquième anniversaire, victimes d’infections respiratoires, de diarrhées non traitées, de complications liées à la prématurité ou encore de l’asphyxie néonatale. C’est du moins ce qu’a mis en lumière le webinaire organisé le 17 avril dernier par le Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (Remapsen), en partenariat avec son partenaire du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef).
La rencontre visait à identifier les causes des décès néonataux et à proposer des stratégies efficaces pour atteindre les objectifs de développement durable liés à cette problématique d’ici 2030. Il apparaît ainsi que les soins essentiels aux nouveau-nés, bien que prioritaires, restent largement négligés.
Ainsi depuis 1990, comme l’ont souligné les experts, les stratégies sanitaires ont principalement mis l’accent sur la maternité à moindre risque, mais trop peu d’actions ont été initiées pour assurer un accueil sûr aux nouveau-nés.
Pourtant, les soins de base commencent bien avant la naissance. Un suivi rigoureux de la mère, comprenant huit contacts prénataux, dont quatre visites médicales, permet de prévenir de nombreuses complications.
Après l’accouchement, des pratiques simples mais efficaces sauvent des vies, telles que l’allaitement maternel exclusif et la surveillance du poids et de la croissance du bébé.
Le Pr Mariam Sylla, intervenant lors du webinaire, a souligné que les soins essentiels sont les moins coûteux, mais que leur absence se traduit par des vies perdues.
Le défi est donc immense celui d’atteindre un taux de 12 décès pour 1000 naissances d’ici 2030. Pour y parvenir, quatre mesures fondamentales doivent être mises en œuvre. En premier, assurer au moins quatre consultations prénatales pour chaque future mère. Ensuite, garantir un accouchement encadré par un personnel qualifié. En sus, prendre en charge chaque nouveau-né malade ou en insuffisance pondérale dès les premiers instants. Et enfin, développer et renforcer les unités de néonatologie dans chaque centre de soins. Selon le Pr Sylla, il est impératif d’accélérer ces stratégies pour atteindre les objectifs fixés.
Parmi les méthodes suggérées pour lutter contre la mortalité néonatale, le soin maternel kangourou, basé sur le contact peau à peau. Il s’impose comme une approche efficace et peu coûteuse. La photothérapie joue également un rôle clé dans le traitement de la jaunisse du nouveau-né.
Cependant, au-delà des soins médicaux, le soutien aux parents est essentiel. Les témoignages des mères dont les enfants passent par la néonatologie rappellent l’importance de l’accompagnement émotionnel et psychologique.
En clair, investir dans la santé néonatale, c’est investir dans l’avenir. Des infrastructures adaptées, un financement solide et un suivi communautaire permettront de relever ce défi et d’offrir à chaque enfant la chance de célébrer son cinquième anniversaire et bien au-delà.
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