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Politique

Présidentielle : Et maintenant !

Lin-Joël Ndembet, Directeur de Publication et Rédaction à L’Union

Lin-Joël Ndembet, Directeur de Publication et Rédaction à L’Union © DR

Fini le suspense même s'il n’en était pas un, sauf pour les naïfs, l'entrée en lice de Brice Clotaire Oligui Nguema était un secret de polichinelle. Après un scénario pour le moins inattendu, le président de la Transition est bel et bien prêt à se porter candidat à la présidentielle du 12 avril prochain. Deux ans après la prise de pouvoir de l'armée qui a mis fin au régime du président Ali Bongo Ondimba.

Maintenant que le pas a été franchi, cette déclaration consacre la fin d'un processus. Plus précisément, de la première étape avant le vote du 12 avril prochain, qui consacrera le retour à l'ordre constitutionnel interrompu par les Forces de défense et de sécurité gabonaises le 30 août 2023. Et qui conférera la légitimité dont il aura besoin aussi bien au plan national qu'international. Avant sa profession de foi, Oligui Nguema se sera donné le temps et les moyens.

Il se sera décidé après avoir passé au scanner le soutien populaire dont il jouit en tant que libérateur et voir dans quelle mesure et avec quels moyens réformer le pays et tenir le pari d'une gouvernance qui tranche avec le passé. Il est également conscient des procès que ses contempteurs lui font sur la Charte de la Transition et la Loi fondamentale taillée à leurs yeux sur mesure.

Mais, en 18 mois, il s'est forgé la réputation d'Homme de la situation qui rassure enfin les Gabonais. Et les réalisations opérées convainquent le peuple quant à répondre à ses aspirations légitimes. Et c'est tout à son honneur de savoir en 18 mois se tailler une stature de protecteur des couches vulnérables et de garant des réformes dont le pays a besoin pour plus de stabilité, de sécurité, de justice et de démocratie. Mieux, le militaire a su rassembler autour de sa personne le gros des acteurs politiques et des membres de la société civile.

Certes, il se trouve de rares critiques virulentes de son action. Cela est inévitable en démocratie, même les prophètes Jésus-Christ et Mahomet n'ont pas fait l'unanimité en leur temps. Ces fausses notes sont plutôt à mettre au "crédit" de ces nombreux opportunistes, "kounabélistes", courtisans, calculateurs et ceux là bien nombreux qui ont entaché son image en se livrant à toutes sortes de "marchandages" et autres pratiques décriées naguère.

Reste que si cette candidature se fonde sur la gestion de la Transition et son rôle dans la construction d'une nouvelle gouvernance pour le Gabon, la seconde phase, celle de la persuasion, reste aussi difficile et pleine d'incertitudes. Car l’histoire nous enseigne qu'à chacune des consultations politiques majeures organisées dans notre pays depuis des décennies, rien ne garantit au tenant du pouvoir que l'adhésion populaire qui lui est manifestée se traduira positivement dans les urnes. Le passé nous a suffisamment instruits.

Certes, bien que le contexte ne soit pas le même, les acteurs n'étant plus les mêmes, et même si comparaison n'est pas raison, cette phase qui s'ouvre exige une réelle prise en compte de la réalité sociologique et politique gabonaise. Notamment, ne pas sous-estimer cette frange de la société gabonaise trop fractionnée, foncièrement frondeuse, confrontée à la précarité qui se range souvent sans conviction derrière les acteurs politiques, principalement celui qui draine la bannière de l'opposition, si tant est qu’ elle existe encore. Comme ce fut le cas avec Pierre Mamboundou Mamboundou, André Mba Obame, Jean Ping et le Pr Albert Ondo Ossa.

Il y a donc lieu de ne pas se fier aux mobilisations, aux grandsmesses et autres associations créées au gré des intérêts égoïstes de leurs promoteurs, pour penser que le tour est déjà joué. Rien n'est acquis, quand bien même d'aucuns pensent qu'Oligui Nguema dispose d'un boulevard. Il va falloir batailler, cravacher, aller à la conquête des électeurs où qu'ils se trouvent pour les convaincre. Ainsi, il bénéficiera d'un véritable raz-de-marée que nul autre avant lui n'aura connu pour être au soir du 12 avril un président bien élu.

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