L'Union: Thierry Mouyouma, les Gabonais sont de puis lundi dernier fixés sur les futurs adversaires de leur équipe à la CAN-2025. Entre nous, quelles sont les chances des Panthères de sortir indemne du groupe F ?
- Thierry Mouyouma : Merci au journal L'Union de me donner l'opportunité de m'exprimer sur des sujets aussi brûlants qui intéressent au plus haut point les Gabonais. S'agissant de votre question, je répondrais que nous avons le potentiel humain, technique, tactique et mental pour sortir de ce groupe.
Cameroun, Côte d'Ivoire, Gabon et Mozambique. Est-ce le quarté dans l'ordre au sortir du premier tour ?
- Le football réserve souvent des surprises. Mais je dis, encore une fois, que toutes les équipes se valent en début de compétition et que seuls les résultats sur le terrain définiront l'ordre du quarté de cette poule.
Depuis quelques années, le Gabon peine à battre les équipes du top 10 continental. Savez-vous pourquoi ?
- Certes, le Gabon n'a pas été régulier ces dernières années aux phases finales de CAN, car notre dernière victoire sur un top 10 africain remonte à 2021 contre la RDC (3-0). C'est pourquoi nous travaillons à apporter un cadre adéquat afin de garantir des résultats constants. Une chose est certaine : les hommes nous les avons et la volonté y est.
Justement comment faire pour inverser la tendance ?
- En travaillant davantage notre monde, en lui inculquant un mental de gagneur. Prendre confiance tout en gérant au mieux nos temps faibles et en gardant une intensité constante. Enfin, nous devons saisir les opportunités lors de chaque match.
Au Maroc, vous serez out lors des deux premiers matches. Que va-t-il se passer ?
- Tout d'abord, nous allons avoir plus de temps pour optimiser l'équipe que lors des matchs éliminatoires. Aussi, la suite des éliminatoires du Mondial-2026 sera déjà un révélateur de la bonne santé et du bien-être de ce groupe sur les aspects importants du jeu. À savoir : la technique, le physique, la tactique et le mental.
Enfin, mon absence du banc, du fait de ma suspension par la CAF, et dont la fédération a fait appel, ne m'interdit pas de préparer mon équipe en amont et de faire des causeries de veille ou d'avant-match. Je ne suis pas le premier entraîneur interdit de banc. De nos jours, la technologie moderne agréée par la CAF et mise à disposition permet d'interagir sans discontinuité avec mon staff sur le banc. Notons donc qu'une suspension ne m'interdit pas de diriger le groupe où faire la causerie à la mi-temps. Cela fait partie du football et nous avons les compétences pour répondre présent dans ces moments.
Votre adjoint n'est pas détenteur de la Licence A CAF. Un autre obstacle ?
- S'agissant de mon adjoint, il est apte à remplir sa fonction qu'il connaît du bout des doigts. La circulaire interdisant à un entraîneur titulaire de la licence B de s'asseoir sur un banc n'est pas encore effective et si elle le devenait, Cédric Moubamba aura commencé sa formation pour l'obtention de la Licence A CAF, soit au Gabon soit ailleurs et dans les prochains mois. Soyez-en assuré là-dessus, on travaille sur ces éventualités qui consistent à améliorer notre encadrement.
En quoi Mouyouma a-t-il changé l'équipe nationale du Gabon ?
- Mouyouma a apporté un changement global au sein de la tanière c'est-à-dire : une organisation tactique plus perceptible par les joueurs; une ambiance plus saine au sein de la tanière. Mieux, le fighting spirit du groupe est au niveau et encourageant pour la suite.
En mars, votre contrat arrive à échéance. Êtes-vous inquiet ?
- Effectivement mon contrat arrive à terme au mois de mars prochain. Mais dans mon contrat ,il y a une clause qui stipule qu'en cas d'atteinte de l'objectif assigné, je devrais être reconduit avec un nouveau contrat. Ma mission était la qualification à la CAN-2025 et en second objectif la Coupe du monde ou nous sommes toujours en bonne position à un point du leader, la Côte d Ivoire, que nous devons recevoir au Gabon en septembre 2025.
Il est important de reconduire ce staff qui a fait du bon travail de reconstruction de la sélection, qui a restauré l'institution équipe nationale sur le plan disciplinaire et comportemental. Sans oublier que cette volonté du président de la Transition de faire confiance à un entraîneur gabonais a donné satisfaction avec l'acquisition de cette qualification tant attendue. Je souhaite surtout une reconduction sur un projet, ce qui nous laisse le temps de monter une sélection compétitive, incorporer de nouveaux joueurs, ce qui garantira la survie de notre équipe.
Vous êtes un mystère. Vous avez qualifié l'équipe mais certains Gabonais pensent, à tort ou à raison, que vous n'êtes pas l'homme de la situation car fondamentalement l'équipe n'a pas considérablement évolué ?
- Les spécialistes du football savent, constatent et observent les changements notoires que j'ai énumérés plus haut. On a l'ambition de nos moyens et on devra atteindre nos objectifs. Que demander de plus à un entraîneur ? Il faut également préciser que nous ne sommes là que depuis un an et nous sommes arrivés à assainir le climat au sein de la tanière, la tenir loin de scandales et nous qualifier à deux journées de la fin des éliminatoires de la CAN. Nous étions pourtant éliminés de la dernière CAN dans un groupe composé du Soudan, de la Mauritanie et la RDC.
Le chantier des Panthères est énorme. Chaque compartiment pose problème. Du gardien de but à l'attaque. Que faire ?
Les solutions se trouvent dans le travail et l'habitude. Il n'y aura jamais de solution miracle. Un gardien est bon quand toute l'équipe sait défendre ou adopte un comportement collectif protecteur pour ne pas exposer son gardien. Sur notre dernier match, il nous a manqué cet état d'es-prit. Notre attaque est une des meilleures sinon la meilleure du continent et c'est à nous de trouver nos automatismes et circuits de finition. J'ai confiance en ces joueurs qui, pour certains, sont revenus sur leur décision de vouloir stopper avec la sélection grâce à mon discours, mon engagement à leur côté et mon management.
Votre secteur médian a de vrais soucis. Seuls Kanga et Lemina sont performants. Faut-il rappeler Poko et Ndong ?
- Personne n'est définitivement exclu de la tanière quand il s'agit de se battre pour la Patrie. Il convient juste à tous de respecter le cadre défini et savoir pourquoi ils y sont et ce que ça représente. D'autant plus que dans un mois et demi, on joue notre va-tout en Coupe du monde.