Administration : 60 jours pour se réinventer !

Tel est, entre autres, l’un des messages forts à retenir de la rencontre hier à Arambo entre le chef du gouvernement et les secrétaires généraux des administrations, leurs adjoints, ainsi que les inspecteurs généraux de service. Toute chose qui met ainsi les cadres face à leurs responsabilités, sous peine de sanctions immédiates. Dans son adresse, Raymond Ndong Sima n’a laissé aucune place à l’ambiguïté : les manuels de procédure et d’organisation, prévus par le décret n°378 du 26 mai 2000, doivent être produits dans un délai de deux mois.

"Si je ne vois rien dans 60 jours, je préparerai les textes pour vous relever immédiatement", a prévenu le chef du gouvernement, montrant sa détermination à en finir avec les pratiques qui gangrènent l’administration. Raymond Ndong Sima a également dénoncé les dérives institutionnalisées, notamment l’inaction des inspections générales. Pour lui, la mission première des inspections générales, définie par les textes, a été abandonnée au profit d'une gestion dévoyée, où la complaisance et les conflits d’intérêts règnent en maîtres. "Votre rôle n’est pas de gérer, mais de contrôler", a-t-il martelé, insistant sur la séparation stricte entre les fonctions de gestion et celles de supervision.

Ces 60 jours représentent donc une opportunité de rétablir l’ordre. "Nous ne sommes pas là pour des querelles de pouvoir, mais pour servir la nation. Le Gabon ne peut plus attendre", a-t-il précisé, appelant à un sursaut collectif. Au-delà de l’administration, cet ultimatum engage la crédibilité de la Transition. Tant, en fixant des objectifs clairs et mesurables, Raymond Ndong Sima place les cadres devant un gros défi : prouver qu’ils sont capables de remettre l’administration sur les rails. "Nous devons avoir des rendements qui reflètent notre niveau de qualification", a-t-il conclu, laissant entendre qu’il n’y aura plus de place pour l’approximation. L’heure du changement a-t-elle sonné ?