Les scandales au sein des entreprises publiques gabonaises n'en finissent plus. Ils semblent même s'imposer à nous, car dénotant une gestion épicière de ces structures dont les ressources financières se confondent avec des fonds personnels. Les responsables de ces sociétés, en l'occurrence les directeurs généraux, donnent l'impression de reléguer au second plan le principe même d'une gestion orthodoxe de la chose publique.
En somme, le respect et la conformité aux procédures de gestion des ressources des entreprises ne sont que de vains mots pour ces patrons. D'où la récurrence des malversations financières qui se font généralement avec la participation des services comptables et financiers. Probablement parce que le législateur et la justice sont moins rigoureux à leur égard. Le crime financier (ou économique) cause autant de maux qu'un crime de sang.
De ce fait, la sanction pénale se devrait d'être à la hauteur de l'acte posé, dans la mesure où il menace l'avenir d'une entreprise et de celui de ses travailleurs. Nul besoin de revenir sur les sociétés étatiques ayant mis la clef sous le paillasson, du fait d'une gestion scabreuse. L'État a dû privatiser certaines sociétés en raison de leur gestion opaque et de leurs difficultés financières. D'autres peinent à se faire une santé financière aujourd'hui, alors qu'elles évoluent dans des secteurs porteurs.
Il est temps que ces pratiques cessent et que les responsables nommés se considèrent comme des "mandataires" des entreprises publiques. Mais aussi que les décideurs politiques arrêtent de faire preuve de mansuétude à l'égard des personnes jugées coupables devant les cours et tribunaux de malversations financières.