Lever le silence et le tabou autour de l'ablation, ces opérations qui sauvent des vies. Dissiper les préjugés et la honte autour de ces amputations et les présenter comme des victoires contre le cancer. Tel est le leitmotiv de l'Association pour le soutien et l'aide aux femmes atteintes de cancer (Asafac) durant ce mois d'octobre, dédié à la lutte contre ces pathologies féminines.
Samedi dernier pour le lancement, à la Baie-des-Rois, de sa campagne intitulée "Brisons les tabous autour de l'ablation...", Jeanne d'Arc Kond-Ndes, présidente de l'Asafac, et ses adhérentes ont organisé un défilé
de mode. La particularité a été que tous les mannequins étaient des "phœnix", ces femmes ayant survécu au cancer après l'ablation d'un sein ou du col de l'utérus. L'idée était qu'elles se montrent, pour dire à la maladie qu'elles n'en avaient pas peur car elles ne l'ont pas choisie.
Aidé du styliste Chouchou Lazare, qui apportait ainsi sa pierre à l'édifice de la lutte contre cette "salété", les femmes ont bravé la honte. Tantôt sous leur meilleur jour, tantôt débarrassées des perruques et autres prothèses mamaires pour "narguer" la maladie et dire que la vie continue malgré l'ablation.
Pour Mme Kond-Ndes, ces amputations sauvent des vies et représentent un acte courageux dans le processus de leur traitement. "Nous devons comprendre que l'ablation du sein ou du col de l'utérus n'enlève rien à la féminité d'une femme. Ce n'est ni une perte de valeur, ni une diminution de sa personne."
Aussi, a-t-elle rappelé, il faut briser ces tabous qui enferment les femmes dans l'isolement pour que plus aucune d'entre elles n'ait honte de son corps, de son histoire, de son combat. Et un des moyens pour y parvenir serait de créer une chaîne de solidarité pour aider à l'achat des accessoires oncologiques essentiels au bien-être des sur- vivantes.