Alors que le son de cloche du coup de force perpétré par les éléments des Forces de défense et de sécurité gabonaises sonnait dans les oreilles des Gabonais au petit matin du 30 août 2023, le paysage politico-administratif a été sérieusement bouleversé.
Annulation des élections générales, qualifiées “de parodie” avec des “résultats tronqués”, par les militaires, puis l’installation d'un régime transitoire chapeauté par le général Brice Clotaire Oligui Nguema, par ailleurs président du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). Du coup, les collectivités locales, tout comme les deux chambres du Parlement, ont été privées d'élus.
C'est ainsi que dans la foulée de cette Transition, l'ensemble des collectivités locales du pays sont passées sous la gestion des délégations spéciales. Au niveau de Libreville, dès le 7 septembre 2023, le général de brigade Judes Ibrahim Rapontchombo prenait la tête de l'Hôtel de Ville de Libreville, en qualité de délégué spécial chargé de la gestion de la première cité administrative gabonaise. Accompagné de quatre adjoints, l'officier général s'est vu confier, dès sa prise de fonctions, une feuille de route, de la part des plus hautes autorités.
Objectifs : sortir Libreville, qui peine à se hisser au hit-parade des villes les plus propres du continent africain, de l'insalubrité, voire de la vétusté de ses équipements, instaurer une gouvernance saine axée sur des objectifs précis de l'institution municipale, entre autres. Quatre principaux axes sous-tendent cette feuille de route. À savoir la salubrité, l’assainissement des finances municipales, la maîtrise de la masse salariale et l’optimisation des ressources humaines. Sur ce dernier aspect, à l'Hôtel de Ville, nombreux parmi les agents reconnaissent une amélioration en termes d'optimisation des ressources humaines et de la régularité du fonctionnement des services. Par exemple, nombreux parmi les agents font état d'une dynamique de travail fondée sur la rigueur imprimée par le délégué spécial.
Cette rigueur s'impose à tous les agents. Au point qu’il y a de moins en moins d'agents qui traînent dans les couloirs et des personnes qui s'absentent. Sur le plan administratif, l'agent municipal a été responsabilisé. Mieux qu'avant, les cadres maison sont désormais à la tête de plusieurs services jusqu'au cabinet du maire qui, jadis, étaient occupés par les agents de l'État détachés de la Fonction publique.
Par contre, même si on a vu le général délégué spécial de Libreville multiplier les descentes sur le terrain, dans le cadre l'Opération de restauration de l'ordre urbain (ROU), il y a que celle-ci n'a pas encore livré les résultats attendus par les Librevillois. En fait, plusieurs artères de la capitale ne se sont pas encore débarrassées des ordures et autres détritus. Les actions de ravalement et de casse des constructions anarchiques sur le domaine communal, ne sont pas visibles.
Tout comme les commerçants qui, jusqu'ici, ne libèrent toujours pas les trottoirs. Du coup, un an après sous le magistère du général de brigade Judes Ibrahim Rapontchombo, Libreville peine encore à se vêtir de ses plus beaux atours.