La crise de la dette publique et son impact sur la pauvreté dans la zone Cemac (Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale) soulèvent de nombreuses questions. Alors que l'accumulation de la dette visait à stimuler le développement économique, les résultats montrent une réalité plus complexe si ce n'est le contraire. C'est du moins ce qu'il faut retenir de la thèse de doctorat intitulée "Dette publique et pauvreté : cas de la Cemac" récemment présentée par Rodrigue Ndeghano à l'Université Omar Bongo (UOB).
Le jeune doctorant soutient ainsi que les programmes d'ajustement structurel et les crises de la dette ont souvent entraîné des réductions des dépenses publiques, aggravant la pauvreté. Pour lui, en zone Cemac, des ratios d'endettement élevés, comme au Gabon (71 % du PIB) et en République du Congo (91 %), freinent la croissance et exacerbent les inégalités.
Son étude relève ainsi une relation non linéaire entre la dette publique et la pauvreté. Un ratio dette/PIB inférieur à 40,45 % peut stimuler la consommation des ménages et réduire la pauvreté. Au-delà de ce seuil, la dette devient un fardeau, réduisant les dépenses publiques essentielles et accroissant la pauvreté. Par exemple, partage-t-il, "une hausse de 10 % de la dette publique entraîne une baisse des dépenses de consommation des ménages par habitant de 7,94 %".
Pour une gestion optimale de la dette, le jeune homme recommande de renforcer la transparence et la responsabilité. "La transparence dans la gestion de la dette souveraine est essentielle pour une utilisation efficace des ressources," souligne-t-il. Il préconise par ailleurs de cibler les investissements sociaux, comme l'éducation et la santé, pour soutenir les populations vulnérables et stimuler la croissance à long terme.
La dette publique en zone Cemac, bien que nécessaire pour le développement, doit être gérée avec prudence pour éviter d'aggraver la pauvreté qu'elle cherche à réduire, conseille-t-il.
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