Le Gabon se retrouve dans une situation délicate, avec un reliquat de plus de 132 millions de francs restant dû à l'Université de Winneba, au Ghana. Ce montant, correspondant aux frais de scolarité de 75 enseignants stagiaires, bloque la délivrance de leurs diplômes depuis leur fin de stage en 2016. Le collectif des professeurs d'enseignement normal, qui a tenu une réunion hier vendredi, a décidé de tirer la sonnette d'alarme sur cette situation qui pénalise non seulement les stagiaires mais également l'image du Gabon à l'international.
Le porte-parole du collectif, Pierre-Claver Mounguengui, a expliqué que ces enseignants ont subi un stage de trois ans, de 2012 à 2015, pour leur formation. Malgré leurs efforts, ils sont rentrés au pays sans leurs diplômes, car la remise de ceux-ci dépend de la régularisation des paiements. Le Gabon n'a jusqu'à présent versé que 146 600 000 francs CFA sur un total de 279 437 320 francs CFA requis, laissant un reste à payer de 132 837 320 francs CFA.
Cette situation a des conséquences graves : plusieurs fonctionnaires ont perdu la vie, d'autres sont désormais à la retraite, sans avoir pu bénéficier d'un reclassement en raison de ce non-respect des engagements pris par l'État gabonais envers un partenaire éducatif. À l'approche du paiement des rappels de salaires annoncé par le président de la Transition, il est urgent que les autorités prennent des mesures pour régler cette dette scolaire.
Le collectif appelle donc le chef de l'État à prendre en main cette problématique qui entrave non seulement le parcours professionnel des enseignants concernés mais aussi la réputation du Gabon à l'étranger. Les enseignants, qui espéraient voir leurs efforts récompensés par la délivrance de leurs diplômes, se retrouvent dans une impasse. Le temps presse, et une réponse rapide est nécessaire pour restaurer la confiance des acteurs éducatifs et garantir un avenir meilleur aux enseignants gabonais.