Albert Ondo Ossa : entre narcissisme et illusions politiques

L'Université Omar Bongo a vu ses murs résonner des échos de la controverse, alors qu'Albert Ondo Ossa, ancien professeur et candidat à la présidentielle, s'est illustré par des déclarations pour le moins surprenantes. Lors de sa dernière conférence de presse, A2O, comme il est souvent appelé, a tenté de défendre son bilan électoral en affirmant avoir atteint un score inégalé depuis l'avènement du multipartisme. Pourtant, ces assertions, empreintes d’un narcissisme flagrant, semblent s'éloigner de la réalité politique du Gabon.

Un regard rétrospectif sur le parcours d’Ondo Ossa révèle qu’il a bénéficié d’un contexte favorable, renforcé par l’appui de ses pairs de la plateforme "Alternance 2023". Sa présomption de pouvoir rééditer cet exploit électoral sans cette aide soulève des doutes quant à sa compréhension des dynamiques politiques en cours. N'est-il pas dangereux, voire illusoire, de se croire à l’origine d’un succès qui, en réalité, repose sur un heureux concours de circonstances et une mobilisation collective?

Ses récentes déclarations, où il s'est autoproclamé détenteur d'une vérité sacrée, rappellent les travers de Jean Ping, un autre ancien candidat dont les ambitions ont été rapidement écrasées par le poids de la réalité. La phrase "Ce qui sort de ma bouche est sacré" témoigne d’un homme déconnecté, évoluant sur un petit nuage, loin des préoccupations du peuple gabonais.

De plus, son ultimatum à Brice-Clotaire Oligui Nguema, qui appelle les militaires à regagner les casernes, frôle la menace. Ce ton martial, bien que captivant, demeure décalé par rapport aux exigences d'une "realpolitik" lucide, nécessaire en cette période de transition.

Au final, Albert Ondo Ossa apparaît comme un personnage à la rhétorique séduisante, mais dont le discours semble davantage destiné à se hausser qu’à rassembler. Peut-être espère-t-il ainsi prendre le rôle d’un opposant farouche au CTRI, ou simplement provoquer une réaction qui pourrait le propulser sur le devant de la scène politique. Quoi qu’il en soit, le chemin qu’il emprunte semble semé d’embûches, et son isolement se renforce à mesure que la réalité politique se dévoile.