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Société & Culture

Crise des enseignants dans les lycées et collèges : l’urgence d’une solution

Lycée Paul Indjendjet Gondjout © L'Union

Le problème était connu, mais peu discuté jusqu'à une assemblée générale des parents d'élèves du lycée Nelson-Mandela. Le 7 octobre dernier, l'on découvrait que l'établissement avec 4 551 élèves ne disposait que d'un unique enseignant de mathématiques. Les parents se proposant de financer 15 vacataires pour y remédier. Des semaines plus tard, où en est cet engagement ?

Il faut se rendre là où tout a commencé. Au lycée Nelson-Mandela, la pénurie d'enseignants est devenue ultrasensible. Le proviseur, désormais enfermé dans une sorte d'autocensure, renvoie la presse vers la Direction d'académie provinciale (DAP) de l'Estuaire, responsable des affectations. Renseignements pris auprès des élèves, il n'y aurait toujours pas de professeurs de mathématiques. "On reçoit progressivement les enseignants et pas qu'en mathématiques", se risque un membre du staff administratif sans vouloir en dire plus. Pendant ce temps, l'initiative des parents de prendre en charge 15 enseignants de mathématiques a été court-circuitée par l'État qui estime que tel n'est point leur rôle.

Du côté du complexe Raymond-Boukat, un appel à recrutement a été aussi lancé pour le recrutement de 11 enseignants vacataires de mathématique et d'anglais. Là-bas également, ils seront entièrement pris en charge par l'association des parents d'élèves. Preuve que le ver est dans le fruit. Donc, il n'y pas qu'à Nelson-Mandela… Au lycée national Léon-Mba, la plupart des élèves affirment avoir tous leurs enseignants. Mais l'administration ne confirme pas. Les instructions de la tutelle interdisant visiblement toute communication avec la presse. Les besoins persistent, semble-t-il, mais l'on ferait avec.

Au lycée Paul-Indendjet-Gondjout, ex-lycée d'État, le proviseur est tout aussi réticent à communiquer. Les enseignants révèlent toutefois que le lycée fonctionne avec des vacataires payés par l'établissement. Trois à cinq enseignants de mathématiques seraient nécessaires pour combler le déficit en sciences, et il manque aussi des professeurs d'espagnol et d'anglais.

Et que dit la DAP, la hiérarchie vers laquelle tous les responsables d'établissement secondaire renvoient la presse ? Rien. Elle non plus ne parle pas aux journalistes. Un peu d'insistance çà et là permet cependant d'apprendre que plusieurs enseignants sont en cours d'affectation. Qu'ils doivent récupérer leurs attestations d'affectations. Que Nelson-Mandela est sur la liste des priorités quoique le déficit d'enseignants soit global. Que la paperasse serait, cette fois, la cause du retard pris. Que depuis ce lundi 28 octobre 2024, toutes les classes d'examens, les séries scientifiques et les classes d'initiation (6e) sont pourvues en professeur de mathématiques.

Des solutions, hélas, point visibles sur le terrain !

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