• L'Union : M. le président, votre mandat à la tête de la Fédération gabonaise de taekwondo arrive à échéance au mois de mars 2025. Que devons-nous retenir de ce mandat ? Me Denis Mboumba :
Ce que nous devons retenir de ce mandat c'est que nous avons eu plusieurs réalisations avec très peu de moyens. Nous avons hérité d'une discipline qui était à l'agonie, ranimée par oxygène via la normalisation. Nous avons beaucoup travaillé malgré le manque de moyens financiers. On pourra citer la qualification historique aux Jeux olympiques de Paris-2024 d'Emmanuella Atora Eyeghe, l'exhumation de la Coupe de l'ambassadeur de Corée, avec la venue d'une équipe du kukkiwon au Gabon. Et ce, après près de 30 ans d'absence. Je peux également citer l'acquisition d'un siège de la Fégatae qui fait désormais la fierté de notre discipline sportive. Ma nomination au Comex de l’Union africaine, le renforcement des capacités de nos arbitres internationaux. Et au niveau de la sous-région, le taekwondo gabonais est en tête. Et figure parmi les 10 meilleures au niveau continental. Enfin un mandat aussi marqué par la perte d'un collaborateur cher, le trésorier général de la fédération, le commandant Bakita Mombo.
Malgré tout, avez-vous des regrets
Des regrets, oui j'en ai ! C'est notamment de n'avoir pas eu de subventions pour mener à bien tout mon programme. Le non-financement des fédérations et des ligues est un caillou dans la chaussure de la Fégatae car plusieurs activités ont été financées sur fonds propres. Et à cet effet, nous avons doté plusieurs ligues d'un important lot d'équipements sportifs afin de rendre autonome ces structures. Et ce, sur fonds propres.
Quelle a été votre plus grande satisfaction ?
Ma plus grande satisfaction reste l'acquisition d'un siège entièrement équipé qui nous permet d'avoir un cadre de travail propice à la performance, qui permet de travailler sereinement. Il y a aussi cette qualification historique de cette athlète locale féminine qui m'aura permis de participer à mes premiers Jeux olympiques.
En 2012, le Gabon, par le truchement d'Anthony Obame, a obtenu son unique médaille olympique. Pourquoi depuis là n'avons-nous pas déniché un autre Anthony Obame ?
En 2012, Anthony Obame nous a permis de rêver et de croire en nos rêves. Aujourd'hui, nous sommes effectivement dans cette perspective. Pour avoir de nouvelles pépites, il faut des moyens financiers pour détecter, puis suivre ces jeunes. Et faute de moyens, nous n'avons pas eu beaucoup de compétitions domestiques dans ce sens. Toutefois, il y a des jeunes étoiles montantes à l'image du jeune Alexandre Essogho. Et avec l'expérience qu'il est en train d'acquérir, il pourrait devenir notre prochain médaillé olympique. Nous avons aussi le jeune Jérémie Landou (16 ans) qui est une valeur prometteuse.
Revenons un peu sur la participation de votre athlète aux JO de Paris de Paris-2024. Vous étiez confiant avec Emmanuella Atora. Mais au finish, un échec. Qu'est-ce qui n'a pas marché et pourquoi ?
Nous avons tous suivi la progression d'Emmanuella Atora Eyeghe, qui s'est battue jusqu'au bout. Dès l'entame de la compétition, elle est tombée sur la Chinoise championne du monde qui était plus expérimentée. Ensuite, il y a également cet ''accident'' qui ne lui a pas permis d'aller loin. Emmanuella a du potentiel, il faut le reconnaître, sauf que les dieux du taekwondo n'ont pas permis que l'histoire écrite en 2012 par Anthony Obame se réédite.
Est-ce que le taekwondo gabonais a-t-il encore un avenir ?
Absolument ! Nous y croyons et nous avons des raisons d'espérer. Nous avons eu quatre belles années. Et quand on regarde d'où nous venons, il y a des espoirs.
Entre nous, êtes-vous candidat à votre succession ?
Chaque chose en son temps ! Pour l'heure, nous procédons au renouvellement des bureaux directeurs des ligues provinciales et faisons un bilan moral et financier des quatre années passées à la tête de la fédération. Sachez juste qu'au moment venu, vous aurez l'information.
Le mot de fin
Je remercie le journal L'Union de nous avoir accompagné pendant ces quatre années. Grâce à vous, nous avons pu rendre visible toutes nos activités en mettant en lumière ces jeunes étoiles qui font parler du taekwondo gabonais et du Gabon tout entier. Remercier M. le ministre des Sports pour les actions menées en faveur des fédérations. Aussi dire merci à nos partenaires, Comilog, OCT, Moov Africa-Gabon-Telecom et l'OPRAG d'avoir accepté de nous accompagner.