Exposition : le fou c'est moi, c'est toi

Près d'une vingtaine de tableaux à mi-chemin entre la photographie et la conception graphique. Tous de noir voilés, ils sont dévoilés aux premiers visiteurs les uns après les autres en cette soirée de vernissage aux Terrasses de l'Estuaire, un espace librevillois qui ne paie pas de mine pour ce genre d'activité.

''Ghost from my past'' (les fantômes de mon passé), la toute première exposition de Glenn Epouta impressionne autant qu'elle déroute. L'expo est dédiée à la santé mentale, notoirement connue comme le parent pauvre du système et des politiques sanitaires. Elle fait focus sur la dépression, un phénomène de santé publique dont nul n'est aujourd'hui à l’abri et que notre société, génitrice de ce mal-être, feint d'ignorer.

Le jeune exposant narre un vécu personnel. ''La plupart des personnes qui passent par là ne savent pas comment exprimer les émotions qu'ils ressentent, parce que ce sont des choses sur lesquelles on ne peut pas mettre de mots. Du coup, j'avais besoin de faire cette série de photos pour justement faire la thérapie sur ce mal qui était encore en moi, mais aussi parler de ce long combat qu'il y a l'intérieur de l'homme'', explique-t-il tout en rendant grâce à Dieu.

L'artiste joue ici avec la dualité des couleurs. Le noir et le blanc dominent cette exposition comme pour trouver cette part d'équilibre entre l'obscurité du monde dépressif et la lumière de la délivrance, et finalement la renaissance.

Dans cette galerie de tableaux, le visiteur découvre une histoire, pas forcement linéaire, faite de hauts et de bas, de succès et de défaites, d'échecs et de réussites où l'artiste se révèle à soi comme une sorte de catharsis. Cette exposition mérite bien le détour.