Voilà à quoi en est réduite la population de l'Estuaire, de la Ngounié ou du Woleu-Ntem ainsi que d'autres provinces depuis des mois. Le gouvernement se démène pour trouver des solutions à l'inefficacité de la SEEG, mais tout le monde est bien conscient que c'est un minuscule sparadrap sur une plaie béante.
Comme si les coupures de courant n'étaient pas assez énervantes, la Dame des eaux (SEEG) a souhaité communiquer sur ses nouveaux compteurs électriques. Beaucoup en ont profité pour se défouler un peu.
"Vraiment les mots me manquent pour vous. Le compteur de courant pour quel courant ? Celui pour lequel vous faites souffrir des familles ? Des enfants, qui vont à l'école, ne dorment pas suffisamment à cause de la chaleur. Des parents qui partent somnoler au boulot à cause des nuits cauchemardesques que vous leur faites passer", écrit Ekouma.
S'il n'y avait que ça. Sur un tout autre sujet, alors qu'il était à un piquet de grève pour réclamer avec ses camarades de la Société gabonaise de transport (Sogatra), un mois de salaires impayé, jeudi, un homme a trouvé la mort loin de sa famille. Les pouvoirs publics s'en sont émus, ont annoncé qu'elles prendront contact avec les parents du défunt et exiger que les salaires en retard soient enfin versés. Qu'est-ce que cela change ? Pas grand-chose, pour des internautes.
"Suite au mouvement d'humeur orchestré en ce jour du 20 février aux alentours de la base Sogatra, un collègue a fait un malaise et s'en est allé... Voilà la stricte réalité de cette chère société qui a la noble tâche de transporter la population. Ses agents sont réduits à la mendicité, à la maltraitance physique et mentale...", écrit Karyne.
De son côté, Mong a l'impression que ce genre de situation permet au gouvernement de jouer au sauveur sous le regard bienveillant des caméras. "Toujours dans la réaction, jamais l'anticipation... Politique spectacle".
En réalité, se rendre dans les méandres des réseaux sociaux permet d'en exhumer tout le désespoir, l'impuissance des internautes sur de nombreux sujets, leur circonspection sur le climat social, leurs attentes trop souvent déçues... "C'est méchant pour des pères et mères de famille. Vous les laissez sans salaires depuis des mois et sans primes. Voilà qu'il y a eu ce drame. Vous connaissez la pression que le fait de ne pas avoir d'argent peut causer ?", interroge Carrelle sur le cas de la Sogatra.
Mais il y a, au milieu de ces ténèbres, des bougies que d'autres allument en signe d'espoir. "Vous avez la mémoire courte ! À vous entendre, on pourrait croire que c'est le CTRI qui a fait tomber Sogatra et toutes les sociétés auxquelles vous faites allusion. Ça fait 18 mois que ce monsieur (le président de la République Brice Clotaire Oligui Nguema, NDLR) essaie de faire disparaître les déboires que les 14 ans de pouvoir, que vous avez osé défendre, ont causés", s'emporte Stéphanie.
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